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L’eau au service de plusieurs usages

Activités humaines et ressources en eau sont intimement liés et cela, peut importe le type de milieu concerné (rivières, milieux humides, lacs, etc.) dans lequel l’eau est prélevée pour les différents usages, avant d’être rejetée en partie dans l’environnement. Pour certains usages tels que la pêche professionnelle, le transport fluvial et maritime, les activités de loisirs, etc., c’est le milieu dans son ensemble qui est considéré.

Des besoins multiples

La ressource en eau utilisée pour de nombreux usages, assure des fonctions différentes sur un même territoire :
– une fonction économique ou de production (irrigation pour les agriculteurs, nutritionnelle pour les conchyliculteurs, soignante pour les établissements thermaux ou de thalassothérapie, génératrice d’électricité pour EDF…),
– une fonction résidentielle ou récréative (desserte en eau potable dans les villes, baignade pour les touristes…),
– et une fonction de conservation (maintien de la biodiversité des cours d’eau ou de la mer…).

Une partie de l’eau prélevée est consommée par absorption ou évaporation, et le reste des volumes est restitué aux milieux aquatiques après utilisation, mais en moindre quantité, et avec une qualité altérée. Les prélèvements ont donc des impacts sur l’état quantitatif et qualitatif des eaux, et donc le « bon état » des eaux.
À l’échelle nationale, sur la totalité des volumes prélevés, environ 18% ne retournent pas au milieu naturel : c’est la consommation nette. Ce chiffre varie selon les usages et la période considérée. Au niveau national, le secteur de l’énergie, par exemple, représente plus de 60 % des prélèvements totaux, mais n’en restitue qu’environ 93 %. En revanche, le secteur agricole ne prélève que 11 % des volumes d’eau mais n’en rend qu’une très faible part dans le milieu (eau évaporée ou retenue par les plantes) (RES’EAU 2014 – BNPE).

 

En Nouvelle-Aquitaine, les prélèvements d’eau douce s’élèvent en moyenne à environ 1,46 milliard de m3 par an sur la période 2003-2018, tous usages confondus (hors centrale nucléaire de production d’électricité de Blayais qui prélève dans les eaux saumâtres). En moyenne (sur la période 2003-2018), la part des prélèvements pour l’usage agricole est de 44%, contre 35% pour la production d’eau potable, 14% pour les besoins industriels, et enfin 7% pour la production d’énergie (refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux). Ces 14 dernières années, la tendance générale est à la baisse pour ces quatre usages, mais cette évolution reste toutefois très dépendante des conditions climatiques et des pratiques de production, notamment agricoles. Les prélèvements se font en majorité dans les eaux souterraines (56,32%), notamment pour la production d’eau potable (ressources moins vulnérables) et les besoins agricoles, tandis que les eaux superficielles sont davantage sollicitées par l’usage industriel et la production d’énergie (prélèvements exclusivement en cours d’eau).Tout l’enjeu de ces prélèvements réside en une gestion qui assure à la fois les besoins liés à l’alimentation des eaux de surface et la recharge naturelle des eaux souterraines pour une bonne gestion des milieux aquatiques tout en permettant des prélèvements équilibrés pour l’alimentation en eau potable puis les usages industriels, énergétiques et agricoles.La poursuite de la réduction des prélèvements dans un contexte de changement climatique et d’accroissement des périodes et des intensités des déficits pluviométriques est également un enjeu fort.

De l’eau au quotidien

L’usage domestique comprend l’utilisation de l’eau pour la boisson, pour le lavage, les soins d’hygiène, l’évacuation des déchets organiques, les plantes vertes, les jardins privés et les animaux domestiques. Pour fournir une eau de qualité potable au robinet, l’eau destinée à la consommation humaine est tout d’abord prélevée dans le milieu naturel, puis bénéficie d’un traitement plus ou moins complet en fonction de ses caractéristiques physicochimiques et bactériologiques. Elle est ensuite stockée, transportée vers les points d’usages pendant lesquels elle se charge plus ou moins en polluants et en souillures qui nécessitent un traitement épuratoire avant de retourner au milieu naturel.

Les habitants de Nouvelle-Aquitaine ont une consommation moyenne de 152 litres/jour/habitant similaire à la moyenne nationale (151 litres/jour/habitant). De fortes disparités existent encore entre les secteurs ruraux (moyenne entre 90 et 100 litres/hab./j.) et les secteurs urbains (moyenne entre 140 et 150 litres/hab./j.). Les services d’eau potable et d’assainissement assurent le transport et le traitement de l’eau pour une population de 5,9 Millions d’habitants, dont 2/3 se trouvent en zones urbaines.

En période estivale ou lors de vacances saisonnières, les prélèvements d’eau pour l’usage domestique lié au tourisme sont en forte augmentation notamment au niveau de la zone littorale, du Marais Poitevin au Pays Basque en passant par l’estuaire de la Gironde, le bassin d’Arcachon et les Landes, ainsi qu’en Dordogne notamment. Le tourisme est une activité phare de la Région Nouvelle-Aquitaine, classée troisième région touristique de France.

De l’eau pour produire

… pour l’agriculture
Les précipitations qui arrivent au sol ne sont pas toutes utiles ou souhaitables, selon le moment, leur volume, leur intensité. Du point de vue de l’agriculteur, dans le champ, la pluie réellement efficace est celle qui est utilisable pour la croissance des cultures. Cette eau peut être définie par la fraction de pluie effectivement interceptée par la végétation et/ou stockée dans l’épaisseur du sol explorée par les racines. Une certaine quantité d’eau est au contraire « perdue » par ruissellement ou transfert vers les couches plus profondes du sol. Cette fraction bénéficie alors à la recharge des nappes souterraines et à l’alimentation du réseau hydrographique et des émissaires d’un bassin versant.

Première région agricole de France dont la surface agricole utile représente 4,2 millions d’hectares (15 % de la SAU nationale), les besoins en eau en région sont conséquents et nécessitent une gestion fine. La surface agricole utilisée irriguée en région Nouvelle-Aquitaine représentait un peu plus de 10 % de la surface agricole utilisée en 2010. Cette proportion est largement supérieure à la moyenne nationale qui s’établissait à 5,7 %. Cependant, les données à l’échelle régionale masquent des disparités entre les trois anciennes régions puisque les superficies agricoles utilisées irriguées représentent plus de 18 % de la SAU en Aquitaine, contre 8,5 % en Poitou-Charentes et seulement 0,3 % en Limousin. (ACTEON, 2017)

… pour l’activité industrielle
Avec une industrie essentiellement tournée vers l’exportation (l’agro-alimentaire représentant 40% des exportations), la région se classe 5ième région française concernant son excédent commercial.

La baisse des activités industrielles observée ces dernières années, associée à l’amélioration des process industriels et des capacités de traitement des eaux usées, a conduit à une réduction globale des prélèvements, même s’ils restent importants pour certaines parties du territoire où les activités industrielles sont concentrées.

… pour la production d’énergie
L’énergie hydraulique désigne l’énergie fournie par le mouvement de l’eau, sous toutes ses formes : chute, cours d’eau, courant marin, marée, vagues. Anciennement utilisée sous forme d’énergie mécanique (moulins à eau, etc.), elle permet de produire de l’électricité.
La région Nouvelle Aquitaine comprend 61 concessions hydroélectriques (principalement en Aquitaine et en Limousin), pour une puissance globale de près de 2 800 MW de puissance maximale brute (PMB), soit près de 10 % du parc national. Deux chaînes hydroélectriques principales : la vallée de la Dordogne (32 usines) et la vallée d’Ossau.
On compte également deux centrales nucléaires : la centrale du Blayais (estuaire de la Gironde) et la centre de Civaux (sur la Vienne). Ces installations prélèvent de l’eau qui est utilisée pour le refroidissement des réacteurs.

… pour l’aquaculture
Regroupant plusieurs activités (conchyliculture, pisciculture, élevage de crustacés et culture d’algues), l’aquaculture couvre l’élevage d’espèces aquatiques, végétales ou animales. Située tout à l’aval des bassins versants, ces activités de production dans l’eau sont fortement dépendantes des usages et rejets effectués en amont qui affectent quantitativement et qualitativement l’eau qu’elles vont recevoir.
A noter que la Région Nouvelle-Aquitaine concentre une grande partie des activités conchylicoles françaises, ces activités étant concentrées dans les Pertuis d’Antioche et de Maumusson, des estuaires de la Gironde et de la Seudre, ainsi qu’autour du bassin d’Arcachon.
L’activité de pêche professionnelle fluvio-estuarienne ainsi que les piscicultures en milieux d’eau douce (notamment sur le bassin de l’Adour) ne sont pas à négliger bien que ces activités tendent à décroitre.

L’eau est sans oublier une voie de circulation nécessaire aux transports fluviaux et maritimes.

Et aussi, source de loisirs

De nombreux loisirs sont tributaires des ressources en eau disponibles non pas pour les prélèvements mais surtout supports pour leurs activités comme par exemple :

  • La navigation de plaisance, ou tourisme fluvial
  • Les loisirs et sports nautiques/aquatiques (canoé, aviron, voile, baignade …)
  • La pêche de loisirs en eau douce
  • Les activités maritimes (plongée, voile …)

Enfin, l’eau peut être source de bienfaits pour la santé, et faire l’objet d’un usage thérapeutique en ce qui concerne les eaux minérales et les eaux thermales.

Carte L’eau au service de plusieurs usages Nouvelle Aquitaine