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Protéger, restaurer, gérer

En l’absence d’indications, les données chiffrées sont actualisées en fonction des informations données par la Région Nouvelle-Aquitaine, la DREAL et les partenaires de l’ARB Nouvelle-Aquitaine.

 

Les politiques de conservation de la biodiversité, comme les politiques de création d’aires protégées, ont été historiquement mises en place pour préserver des espèces et des habitats de grand intérêt patrimonial, ainsi définis parce qu’ils sont évalués comme rares, menacés de disparition, représentatifs d’un espace géographique…

Aujourd’hui, les actions mises en œuvre traduisent une vision de plus en plus large du patrimoine naturel et intègrent de nouveaux enjeux comme la biodiversité ordinaire, la géodiversité, la trame verte et bleue et un développement économique qui tire parti de la diversité des écosystèmes sans nuire à leur conservation. Les politiques de l’eau évoluent également, intégrant l’état biologique des cours d’eau et leur connectivité avec les zones humides par exemple.

Ces évolutions amènent les gestionnaires d’espaces naturels à mener des actions très variées en faveur des milieux naturels : restauration écologique des milieux, sensibilisation des acteurs du territoire, observation des effets du changement climatique…

Les différents outils de conservation et de gestion sont complémentaires entre eux. Ils sont déployés à diverses échelles géographiques (Europe, France, Nouvelle-Aquitaine…) et répondent à plusieurs stratégies conjointes, notamment: développer les synergies entre activités économiques et préservation des milieux naturels et faire évoluer la réglementation en fonction des enjeux de conservation identifiés dans les territoires.

Protéger les espèces

Les espèces et les habitats protégés au titre du droit international ou européen : Parmi les textes les plus emblématiques, la convention de Washington encadre le commerce international d’animaux et de plantes sauvages ; la convention de Bonn engage un certain nombre d’actions en faveur de la protection des espèces sauvages migratrices ; les directives Habitats-Faune-Flore et Oiseaux engagent les États européens à mener des actions en faveur d’une liste d’espèces et d’habitats d’intérêt communautaire.

> Listes des espèces concernées par les conventions internationales et les textes communautaires


253 espèces protégées par les directives européennes Habitats-Faune-Flore et Oiseaux sont présentes en Nouvelle-Aquitaine (2019).

1223 espèces protégées au niveau national (626 végétales et 597 animales) sont présentes en Nouvelle-Aquitaine (2022).


Les espèces protégées sont des espèces bénéficiant d’une protection réglementaire, impliquant entre autres l’interdiction de détruire et prélever des spécimens (y compris les œufs, graines et autres formes prises par ces espèces au cours de leur cycle biologique) et de dégrader leurs habitats sous peine de sanction, sauf en cas de dérogation délivrée par l’administration publique (inventaires scientifiques par exemple). Ces espèces sont inscrites sur des listes définies par arrêté ministériel. Elles peuvent être protégées dans toute la France ou à l’échelle régionale.

> Listes nationales et régionales d’espèces protégées en Nouvelle-Aquitaine 
> Chercher le statut de protection d’une espèce animale
> Chercher le statut de protection d’une espèce végétale ou fongique

 

Les plans nationaux et régionaux d’actions sont élaborés pour protéger certaines espèces, ou dans certains cas des groupes d’espèces, qui sont particulièrement menacés (listes rouges) et présentent un intérêt patrimonial très fort. Sur la base d’un état des connaissances sur l’espèce en France, divers acteurs (scientifiques, associations, collectivités…) associent leurs compétences pour établir une stratégie et un plan d’action en faveur de l’espèce. Ces plans sont mis en œuvre selon des cycles de 5 à 10 ans et sont déclinés à l’échelle néo-aquitaine par la DREAL, la Région ou d’autres structures (associations, conservatoires botaniques nationaux…).

> Les 9 plans nationaux d’actions coordonnés par la DREAL Nouvelle-Aquitaine : Vison d’Europe, Loutre d’Europe, Gypaète barbu, Vautour percnoptère, Vautour fauve, Lézard ocellé, Outarde canepetière, Esturgeon européen, végétation des bords d’étangs arrière-littoraux des Landes et de la Gironde.
> Liste des autres plans nationaux d’actions en Nouvelle-Aquitaine : Aigle de Bonelli, Balbuzard pêcheur, Milan royal, Butor étoilé, Grand tétras, Puffin des Baléares, Râle des genêts, Phragmite aquatique, Lézard des Pyrénées, Cistude d’Europe, Sonneur à ventre jaune, Desman des Pyrénées, Ours brun, Loup gris, Bouquetin ibérique, Flûteau nageant, Aster des Pyrénées, Liparis de Loesel, Grande mulette, Mulette perlière, insectes pollinisateurs sauvages, chiroptères, odonates, papillons de jour du genre Maculinea, pies-grièches, plantes messicoles


35 espèces ou groupes d’espèces concernés par des plans nationaux d’actions sont présents en Nouvelle-Aquitaine (06/2022).


 

Les projets LIFE : Le programme LIFE est instrument financier de la Commission Européenne qui soutient les initiatives dans le domaine de l’environnement. Il a été conçu pour faciliter l’émergence de pratiques qui pourraient être diffusées et reproduites dans d’autres territoires de l’Union Européenne. En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs projets LIFE œuvrent pour la conservation d’espèces et d’habitats : LIFE CROAA (amphibiens autochtones), LIFE VISON (Vison d’Europe), LIFE OREKA MENDIAN (habitats des pâturages de montagne)…

> Rechercher un projet LIFE en Nouvelle-Aquitaine sur une carte interactive


Le projet Life+ Haute-Dronne, mené par le Parc naturel régional Périgord-Limousin avec l’Université de Bordeaux vise à restaurer les populations de Mulette perlière de la Dronne, une espèce en danger critique d’extinction en Europe.


 

Les PLAGEPOMI (Plans de Gestion des Poissons Migrateurs ) abordent par bassin versant les mesures concernant l’évaluation des populations, la restauration des stocks, la gestion durable de la pêche, la réduction des impacts sur les milieux. (source : DREAL NA)

Le Schéma Départemental de Vocation Piscicole (SDVP) oriente l’action publique en matière de gestion et de préservation des milieux aquatiques et de la faune piscicole. (source : Glossaire Eaufrance)

 

De nombreux acteurs du territoire (entreprises, associations, collectivités, conservatoires botaniques nationaux…) ont développé leurs propres « outils de conservation » afin d’agir en faveur de la faune et de la flore de Nouvelle-Aquitaine.


Le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin, association d’étude, de protection et de sensibilisation du public à la nature, accompagne les propriétaires publics et privés dans l’aménagement d’espaces favorables à la faune. Elle anime notamment les opérations « Refuge pour les chauves-souris » (intégration des chauves-souris dans le bâti), « Chauves-souris des jardins » (gestion adaptée des espaces verts) et « Havre de paix pour la loutre » (gestion d’un espace favorable à l’installation de la Loutre d’Europe), qui permettent à chacun d’agir à son échelle.


Protéger les espaces naturels

Depuis 2007, la France mène une stratégie visant à créer un réseau d’aires protégées cohérent, connecté et représentatif du patrimoine naturel dans toutes ses composantes sur l’ensemble du territoire.

Ce réseau est composé de deux grands types d’aires protégées : les aires de « protection forte » dans lesquels les activités d’aménagement du territoire, de chasse, de pêche, de loisirs, etc. sont strictement encadrées en fonction des enjeux de conservation des sites, et les aires de protection complémentaire, dans lesquelles les activités humaines favorables à la biodiversité sont encouragées.

La Stratégie de Création d’Aires Protégées (SCAP 2009-2019) visait à mettre au moins 2% du territoire terrestre métropolitain sous « protection forte » avant 2019. Cet objectif n’a été atteint ni à l’échelle nationale (environ 1,4% en 2019), ni à l’échelle régionale (0,5% en 2019). En particulier, les milieux humides et forestiers de la région sont peu représentés au sein du réseau d’aires protégées de la SCAP, contrairement aux milieux rocheux et littoraux qui sont assez bien représentés. (source : UMS PatriNat)

Depuis janvier 2021, le développement du réseau suit la Stratégie Nationale pour les Aires Protégées (SNAP 2030), avec l’ambition de protéger 30 % des espaces naturels d’ici 2030, dont 10 % en « protection forte ».

Les espaces de « protection forte »

Les aires protégées présentées ci-dessous correspondent aux aires de « protection forte » de la SCAP 2009-2019. Depuis la mise en place de la SNAP en 2021, la liste des aires de « protection forte » a évolué, notamment pour mieux intégrer les aires marines et les sites gérés dans un but conservatoire (actualisation des données et cartes à venir).

Les arrêtés de protection de biotope, instaurés en 1977, visent à protéger les habitats d’une ou plusieurs espèces protégées. Les arrêtés de protection des habitats naturels, instaurés en 2018, permettent la protection d’un ou plusieurs habitats naturels inscrits sur une liste nationale, indépendamment de la présence d’espèces protégées. Les arrêtés de protection de géotope, instaurés en 2015, visent à protéger des sites présentant un fort intérêt géologique, géomorphologique ou paléontologique.


84 arrêtés de protection de biotope, dont un arrêté protégeant les arbres têtards du Marais poitevin (06/2022)

1 arrêté de protection d’habitat naturel (06/2022) : Vallée du Curé en Charente-Maritime (arrêté mixte APPHN-APPB)


 

Les réserves naturelles nationales sous autorité de l’État (DREAL), et les réserves naturelles régionales sous autorité de la Région Nouvelle-Aquitaine, sont des espaces présentant de forts enjeux de conservation (biodiversité, géodiversité et/ou patrimoine culturel). Elles sont gérées par une structure dotée de compétences naturalistes et d’une connaissance fine du contexte territorial (association, Parc naturel régional…).


22 réserves naturelles nationales (09/2022)

10 réserves naturelles régionales (09/2022)

La feuille de route Néo Terra de la Région Nouvelle-Aquitaine affiche l’objectif de créer 25 nouvelles réserves naturelles régionales d’ici 2030.


 

Les réserves biologiques protègent des milieux forestiers publics, gérés par l’Office National des Forêts et caractérisés par la présence d’espèces et d’habitats patrimoniaux. Dans les réserves biologiques intégrales, la forêt peut évoluer librement, alors que dans les réserves biologiques dirigées, des actions de gestion sont mises en œuvre.

> 2 réserves biologiques intégrales en forêt de Chizé et sur l’île d’Oléron
> 2 réserves biologiques dirigées en forêt de Lacanau et en forêt de Mimizan
> 1 réserve biologique mixte (zone intégrale et zone dirigée) : la forêt de Campagne en Dordogne

 

Forêt de Mimizan © Loïc GOUGUET, source : ONF

 

Le parc national des Pyrénées protège le patrimoine naturel, culturel et paysager des vallées et des montagnes pyrénéennes. Sous autorité d’un établissement public de l’État, il est constitué d’une zone cœur, où une réglementation spécifique encadre les activités humaines pour assurer la conservation des milieux naturels, et d’une zone périphérique (aire d’adhésion), où les communes volontaires s’engagent dans une démarche de développement durable. L’aire d’adhésion n’implique aucune réglementation spécifique et ne fait pas partie du réseau d’aires protégées de la SCAP.


La zone cœur du parc national des Pyrénées couvre 14 888 ha en Nouvelle-Aquitaine (inclus dans la SCAP).

15 communes de la région font partie de son aire d’adhésion (hors SCAP).

(Source : INPN, mai 2020)


 

 

Les espaces de protection complémentaire

Depuis la mise en place de la SNAP en 2021, certaines aires protégées ci-dessous sont considérées comme des périmètres de « protection forte » (actualisation des données et cartes à venir).

Les périmètres de protection en France diffèrent selon leurs objectifs, leur portée juridique, les modalités d’action associées…Que ce soit sous l’angle de la protection des habitats naturels et des espèces, de la préservation des paysages, de la gestion durable des ressources naturelles ou du maintien des services écosystémiques, tous ces espaces s’imbriquent au sein d’une trame régionale favorable à la biodiversité (patrimoniale et non patrimoniale).

> En savoir plus sur la diversité des espaces protégés en France

Voici quelques repères sur les espaces de protection complémentaire de Nouvelle-Aquitaine :

Parmi les espaces protégés au titre des conventions internationales et européennes, les « sites RAMSAR » sont constitués de milieux humides d’importance internationale, les zones OSPAR protègent des milieux marins et littoraux et la réserve de biosphère de la Dordogne, reconnue par l’UNESCO, a été instituée pour soutenir les démarches innovantes de développement durable dans le bassin de la Dordogne.


4 « sites RAMSAR » (octobre 2021): Marais d’Orx, Delta de la Leyre, Marais du Fier d’Ars, le Pinail

9 zones OSPAR (mai 2020)


 

Les espaces protégés par la voie réglementaire sont, comme les aires protégées de la SCAP, des espaces où les activités humaines sont interdites ou autorisées sous condition, de façon à préserver le patrimoine naturel. Dans la région, il s’agit notamment de la réserve nationale de chasse et de faune sauvage d’Arjuzanx et des sites classés et inscrits.


La réserve d’Arjuzanx est un site majeur pour les oiseaux migrateurs (grue cendrée notamment). La diversité de milieux naturels aquatiques, humides et terrestres, est en partie héritée des anciennes activités minières.


 

Les espaces protégés par la voie contractuelle sont des territoires dans lesquels des acteurs ayant différents intérêts et rapports à la nature nouent des partenariats, formalisés dans des conventions, chartes ou contrats, pour mieux connaître et protéger les milieux naturels. Dans ces espaces, les projets d’éducation, de sensibilisation et d’échange de savoirs et de pratiques liés à l’environnement sont particulièrement développés. Il s’agit notamment des parcs naturels régionaux, du parc naturel marin du bassin d’Arcachon et du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. Le réseau de sites Natura 2000 s’inscrit aussi dans cette démarche. Il regroupe des sites dédiés à la conservation des espèces et des habitats ciblés dans les directives européennes Oiseaux et Habitats-Faune-Flore. La gestion des sites Natura 2000 implique de nombreux acteurs (agriculteurs, forestiers, fédérations sportives…).


5 parcs naturels régionaux (13,9% de la surface régionale): Landes de Gascogne, Marais poitevinPérigord-LimousinMillevaches en LimousinMédoc

274 sites Natura 2000 représentant 12,7% de la surface régionale (2019)

Le site Natura 2000 « Mers Celtiques – Talus du Golfe de Gascogne » est le plus grand de France.


 

Les espaces protégés par maîtrise foncière désignent les sites acquis par le Conservatoire du littoral, le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine et les Conseils Départementaux dans le cadre de leur politique des espaces naturels sensibles. La maîtrise foncière implique la maîtrise des usages : en général, les activités humaines compatibles avec la protection des milieux naturels y sont autorisées mais encadrées.


76 sites du Conservatoire du littoral (2022)

637 sites gérés par le Conservatoire d’espaces naturels (2022)

De nombreux espaces acquis par les Départements – ex. 120 sites dans la Vienne en 2017


 

Protéger la ressource en eau

Les Programmes pluriannuels de gestion (PPG) des cours d’eau sur le bassin Adour-Garonne ont pour but d’organiser les travaux afin de restituer à la rivière l’ensemble de ses fonctions, d’améliorer les capacités d’écoulement des eaux et la stabilité des berges en respectant et en préservant l’écosystème.

 

La démarche Re-Sources est née dans les années 2000, du constat d’une dégradation de la qualité des ressources en eau potable. Multi-acteurs, elle vise à sécuriser la production d’une eau potable de qualité. Elle induit ainsi des changements de pratiques agricoles et des évolutions de systèmes de production dans le but de prévenir la pollution des eaux captées. La démarche Re-Sources se décline à l’échelle locale des bassins d’alimentation de captage et se caractérise par une dynamique de réseau et un ancrage territorial.