Besoin d'un conseil

En ce début de printemps, quelle est la situation quantitative des ressources en eau de Nouvelle-Aquitaine ?

Des déficits pluviométriques récurrents

L’année 2022 a connu des records de sécheresse, avec une succession de mois déficitaires en pluies, notamment en fin d’année, période de recharge des nappes.

Sur la période d’avril à octobre 2022 par exemple, les déficits ont été de l’ordre de -10 à -40%, atteignant -50% au centre de la région.

Grâce aux pluies abondantes et salvatrices enregistrées au mois de mars, supérieures aux normales (+de 50 à +100 %) sur une large majorité du territoire excepté sur les Landes et les Pyrénées-Atlantiques (déficits atteignant jusqu’à -25 %), la pluviométrie cumulée sur la période de novembre 2022 à mars 2023 est proche de la normale sur une bonne partie du territoire de Nouvelle- Aquitaine, hormis au sud et à l’est de la région, où elle est déficitaire (déficit de -10 à -15%).

 

Des nappes qui peinent à se recharger

Très marqués par la sécheresse estivale, les niveaux des nappes souterraines étaient encore bas pour la saison à l’automne. La phase de recharge s’est ensuite enclenchée tardivement fin décembre, et elle n’a été véritablement efficace que par intermittence. A la faveur des pluies conséquentes du mois de mars, les niveaux remontent : 70 % des piézomètres de la région ont un niveau en hausse par rapport à février.

Ainsi, même si la situation d’ensemble s’est améliorée sur la région, 52% des piézomètres indiquent encore un niveau inférieur à leur moyenne en mars (contre 72% en février). Mars 2023 se situe au 9e rang des situations les moins favorables de ces vingt dernières années pour un mois de mars. Les niveaux restent encore particulièrement bas pour les nappes de socle du Limousin (5 piézomètres sur 11 avec un niveau très bas).

 

 

 

Des débits très faibles jusque début mars par manque de pluie

Les débits des cours d’eau de la région, très faibles en début d’année, ont nettement augmenté en mars en lien avec les pluies abondantes enregistrées. Des épisodes de crue sont survenus principalement vers le milieu du mois, déclenchant le 1er niveau de vigilance sur de nombreux cours d’eau du territoire, notamment sur les bassins du Nord, et beaucoup plus localement sur les bassins de l’Adour et de la Garonne. Ainsi, près de la moitié des stations de la région (49%), principalement situées sur les bassins du Nord, présentent un débit mensuel proche ou supérieur à leur moyenne interannuelle de mars. Tandis que l’autre moitié (47%) indique encore des valeurs inférieures aux moyennes, notamment sur les bassins de l’Adour et de la Garonne, où les déficits sont parfois marqués.

L’Auxance à Chasseneuil (86), le 12 avril 2023. Photo : ARBNA

 

 

 

 

 

 


En conclusion, la situation délicate des ressources en eau qui sévit depuis des mois, s’est améliorée en mars grâce aux pluies salvatrices, notamment dans les secteurs les plus arrosés au Nord, mais la vigilance reste d’actualité au vu des différents relevés des niveaux d’eau souterrains ou superficiels qui restent encore souvent inférieurs aux moyennes de saison.