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Le bon état des eaux

Le bon état des eaux

Suite aux actions humaines, les milieux aquatiques sont modifiés et parfois dégradés. Les dégradations de la qualité de l’eau peuvent être d’origine ponctuelle (urbaine, industrielle, …), ou diffuse. L’altération d’un des paramètres du milieu peut provoquer une perturbation générale de tout l’équilibre naturel.

Ainsi, en termes simples, une eau considérée en bon état (au titre de la Directive Cadre sur l’Eau) est :

– une eau qui permet une vie animale et végétale, riche et variée,

– une eau exempte de produits toxiques,

– une eau disponible en quantité suffisante pour satisfaire tous les usages.

Des échéances d’atteinte du bon état des eaux repoussées

L’objectif initial de bon état des eaux en 2015 était loin d’être atteint en Nouvelle-Aquitaine puisqu’environ 2/3 des masses d’eau présentent une échéance d’atteinte du bon état reportée à 2021 ou 2027 d’après les SDAGE 2016-2021. Ces reports ont été justifiés principalement du fait de contraintes naturelles (délais de réactions des écosystèmes et des aquifères aux actions correctrices) et techniques (technologies actuelles insuffisantes, délais de mobilisation des acteurs, ou de mise en œuvre des actions).

Les causes de ces dégradations et déclassement du bon état sont variables suivant les secteurs : pour certains il s’agira de critères quantitatifs, pour d’autres de critères hydromorphologiques, biologiques ou qualitatifs. Sur ce dernier point, les polluants sont eux encore liés à la géomorphologie du territoire et aux activités humaines présentes : nitrates, pesticides (différents suivant les cultures ou entretiens visés), présence de cyanobactéries, arsenic, matières phosphatées, etc.

Les données présentées ci-après concernent l’état des lieux 2019 des agences de l’eau (données 2017 et antérieures). Les données nationales ne sont pas encore connues ne permettant pas de faire des comparaisons entre la Nouvelle-Aquitaine et l’échelle nationale.

Les cours d’eau

Les cours d’eau, ou masses d’eau de rivière sont majoritairement de qualité inférieure au bon état écologique (56,5%) et seuls 43,5 % sont en bon (ou très bon) état écologique, avec de fortes disparités :

  • 0% (en bon ou très bon état) sur le sous-bassin des affluents du secteur aval de la Loire (Sèvre Nantaise, Thouet) ;
  • 6,7% sur le bassin de la Sèvre Niortaise
  • De 20% à 30% pour les bassins Garonne, Charente, affluents de la Loire moyenne
  • 35,4% sur le bassin de la Vienne
  • De 50% à 60% pour les bassins Adour, Dordogne, et fleuves côtiers (Seudre, Leyre, courants landais,…)

Le secteur Nord-Ouest de la région apparaît nettement dégradé, il correspond aux sous-bassins des affluents du secteur aval de la Loire (Sèvre Nantaise, Thouet) et au bassin de la Sèvre Niortaise. Ceux présentant un bon état écologique correspondent essentiellement à des têtes de bassins versants, à des petits affluents ou à des cours d’eau de montagne au niveau des Pyrénées et du Massif Central.
Outre les critères hydromorphologiques, les indices biologiques sont les principaux éléments déclassant, notamment l’indice poissons (IPR) pour les bassins du Nord de la Région. Les teneurs faibles en oxygène et l’excès de nutriments (azote et phosphore) sont également responsables de nombreux déclassements. D’importants progrès ont cependant été réalisés à l’échelle nationale en matière d’assainissement des eaux usées, suite à la directive européenne de 1991 relative aux eaux urbaines.

 

Bien que les cours d’eau soient généralement qualifiés en bon état chimique, il est toutefois important de préciser que cette évaluation au titre de la DCE ne porte que sur certaines « substances prioritaires » (une cinquantaine environ dont une quinzaine de pesticides), et que celles-ci ne sont pas toujours représentatives des produits réellement utilisés (puis potentiellement présents dans les eaux) notamment pour les usages domestiques et pharmaceutiques (médicaments, cosmétiques, etc.) ou agricoles (environ 500 substances de pesticides commercialisées en France de 2008 à 2013). Des suivis complémentaires existent, notamment pour les pesticides, et sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne par exemple, 99% des stations suivies en rivières présentaient au moins une détection de produit phytosanitaire en 2014.
L’état des lieux 2019 indique que l’état chimique des cours d’eau en région s’élève à 31,3% de masses d’eau en bon état, 3,1% en mauvais état et 65,7% indéterminé.

Les plans d’eau

Les plans d’eau (tels que définis par la DCE) sont rarement en bon état écologique : 25,8% des plans d’eau de Nouvelle-Aquitaine apparaissent en bon état (contre 15% lors de l’état des lieux 2015) et la majorité (61,3%) est en état moyen (d’après l’état des lieux 2019). Le principal facteur déclassant reste l’eutrophisation due aux excès de nutriments, en particulier de phosphore.
L’état chimique (qui n’inclut pas les nutriments) est moins dégradé : 85,5% sont en bon état chimique d’après l’état des lieux 2019 mais certains plans d’eau présentent néanmoins des concentrations dépassant les normes de qualité pour le tributylétain – TBT (lac du Bousquet en Gironde, retenue de Miramont-Sensacq dans les Landes) ou le cadmium (retenue de Marèges sur la Dordogne).

Les eaux côtières

Les masses d’eau côtière de la région sont toutes en bon état écologique et chimique : côtes girondines, landaise, basque, îles de Ré et Oléron, Arcachon …

Les eaux de transition

La situation des masses d’eau de transition – correspondant aux estuaires et embouchures des principaux fleuves de Nouvelle-Aquitaine – est nettement moins favorable (seulement 8,3%% en bon état écologique), notamment au Sud par exemple pour les estuaires de l’Adour et de la Gironde.
Ce dernier a la particularité de présenter un bouchon vaseux intense et développé, générant des épisodes d’anoxie et concentrant les polluants.
Concernant l’état chimique, 41,7% sont en bon état, 8,3% en mauvais état et 50% indéterminé.

Les eaux souterraines

L’état chimique des masses d’eau souterraines (définies par la DCE) est nuancé bien que 66,2% soient en bon état chimique en Nouvelle-Aquitaine. Celles affleurantes qui indiquent un bon état sont localisées sur la partie Est de la Nouvelle- Aquitaine (Massif Central), au Nord- Ouest (socle des Deux-Sèvres), au Sud (Pyrénées) et sur la côte girondine à la pointe Ouest du Lot-et- Garonne.

Celles dont l’état est inférieur au bon état s’étendent sur la partie centrale de la région, de la Vienne en passant par les Charentes et la Dordogne jusqu’au Sud du Lot-et-Garonne ainsi que sur un secteur couvrant le Sud des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques. Les concentrations excessives en nitrates et en pesticides (herbicides notamment) sont les principales causes du classement en mauvais état chimique.

Carte Le bon état des eaux Nouvelle Aquitaine