Le Hérisson d’Europe

Le hérisson d’Europe est insectivore mais il peut aussi, plus rarement, se nourrir de serpents, lézards, rongeurs, batraciens, oiseaux, œufs, champignons, fruits et baies. Il se retrouve dans différents types de milieux (bocages, prairies voire des parcs et des jardins) mais il est principalement retrouvé dans des forêts riches en feuillus. Il recherche des abris tels que des tas de branches, de bois, feuilles etc. Ce mammifère semi-nocturne (principalement actif la nuit) entre en hibernation quand les températures sont inférieures à 10°C (entre octobre et avril). Pendant cette période, il fait chuter sa température corporelle de 35,4°C à 4°C. Au printemps, après son réveil, les mâles et les femelles se retrouvent pour l’accouplement. Après 30 jours de gestation, ces dernières donnent naissance entre 2 et 10 petits (plus fréquemment 4 à 6) roses, aveugles et nus. Les femelles s’occupent seules des petits pendant 22 jours à l’abri jusqu’à ce que les petits sortent du nid. Ils deviennent totalement indépendants entre 40 et 60 jours. La saison de reproduction peut durer jusqu’en septembre et les femelles peuvent avoir 2 portées par an.

Le hérisson est naturellement prédaté par la Buse variable, le Grand-duc d’Europe, la Chouette hulotte, le Blaireau Européen, le Renard roux, les parasites (puces, tiques, vers (intestinaux et pulmonaires)) etc.

Les menaces qui pèsent sur le hérisson

Principalement menacé par les activités humaines, il a été estimé qu’un quart des mortalités des hérissons sont aux pesticides, un quart est dues aux collisions routières. Chaque année, environ 2 millions de hérissons sont tués par des collisions routières. Ajoutons d’autres pressions telles que les feux de feuilles, les granulés anti-limaces ou anti-fourmis, les tondeuses, les fourches, les filets de protection, les cavités pièges et les chiens. La pollution lumineuse impacte son rythme de vie, la disparition des habitats (création de routes, piscines, destruction des haies) affecte sa capacité à se nourrir, s’abriter et se reproduire. Toutes ces menaces amènent à la disparition de cette espèce.

L’apparition de vidéos montrant des hérissons comme animaux de compagnie font peser une nouvelle menace sur eux. Bien qu’il soit peu farouche et visible dans nos jardins, il demeure un animal sauvage et il est important de ne pas le déranger afin de ne pas perturber son comportement. En effet, laisser de la nourriture (croquettes ou pâtées) facilement accessible perturbe le comportement des hérissons ne cherchant plus sa nourriture naturelle (les insectes) et pouvant amener à des carences et des cas d’obésité. De plus, certains aliments comme le lait ou le pain sont mortels pour les hérissons. Si des dérangements surviennent pendant l’élevage des jeunes, la femelle peut délaisser ses petits amenant à la mort de ces derniers, voire les manger.

Pourquoi est-il important de protéger le hérisson ?

Le hérisson est une espèce parapluie, signifiant que le protéger lui et son habitat, permet de préserver les espèces vivant dans le même milieu. C’est également une espèce indicatrice de l’état de l’écosystème, si une population de hérissons est en mauvais état cela signifie que tout un écosystème est en mauvaise santé.

Comment protéger le hérisson ? On protège ce que l’on connait !

Les solutions à différentes échelles :

Vous êtes un particulier :
- Ne pas nourrir les hérissons dans votre jardin, si vous avez des croquettes pour les chats, mettez-les en hauteur,
- Aménagez des coins cachettes dans votre jardin,
- Evitez d’utiliser des produits toxiques, il existe des alternatives aux anti-limaces chimiques,
- Faites particulièrement attention lorsque vous passez la tondeuse, ne laissez pas les tondeuses automatiques la nuit,
- Si vous avez une piscine ou une mare, fixez une rampe (planche en bois) afin d’éviter qu’un hérisson se noie,
- Facilitez ses déplacements de jardins en jardins en créant des passages dans les clôtures ou murets.

Vous êtes une collectivité :
- Préservez les haies, abris pour les hérissons,
- Limitez la vitesse de circulation pour limiter les collisions routières,
- Installez des panneaux au niveau des routes pour prévenir les automobilistes de la présence des hérissons,
- Installez des passages à faune pour permettre aux hérissons de se déplacer facilement.

Que faire si je trouve un hérisson ?

Observer

En premier lieu avant toute intervention, observez le hérisson et vérifiez les informations suivantes :

Avez-vous vu le hérisson de jour ou de nuit ?
Est-ce un adulte ou un bébé ?
Est-il couché ?
Est-il maigre ou déshydraté ?
Voyez-vous une plaie ou du sang ?
Voyez-vous des ectoparasites (tiques, puces, asticots) ? Si vous voyez des tiques, ce n’est pas forcément un signe de mauvaise santé, il faut analyser le hérisson dans sa globalité pour être sûr qu’il nécessite une intervention.
A-t-il des problèmes respiratoires ?
Est-ce que ses déplacements sont étranges ?

Contactez des équipes compétentes

L’animal vous semble en mauvais état ? Ou vous avez un doute ?

Avant toute manipulation, contactez rapidement le centre de soins de la faune sauvage le plus proche de là où vous avez trouvé l’animal.

Emmenez-le au centre de soins de la faune sauvage

Les centres de soins sont des hôpitaux et le personnel ne peut pas se déplacer pour venir chercher les animaux. Ainsi, prenez les devant et conduisez le hérisson directement. Pendant le trajet, ne mettez pas de musique et restez calme et silencieux pendant le trajet pour ne pas stresser l’animal.

Sécurisez le hérisson

Pour pouvoir sécuriser l’animal, suivez les étapes :

Déposez un journal dans un contenant (à la taille de l’animal comme un carton, boîte à chaussure, caisse pour chat…)
Mettez une bouillotte (ou bouteille d’eau avec de l’eau chaude enroulée dans un linge) dans le contenant
Prenez des gants et un linge pour l’attraper et déposez-le délicatement dans le contenant
Ne pas le nourrir
Ne pas lui donner à boire
Mettez-le dans une pièce tranquille en attendant de le déposer dans un centre de soins

Le ramassage des choupissons

Les jeunes hérissons ne sont pas toujours en détresse. Ils ont plus de chances de survie s’ils restent avec leur mère. Prenez le temps de regarder si la mère est autour. Et déterminer l’âge du petit pour savoir quoi faire.

Au moindre doute contactez rapidement le centre de soins le plus proche de chez vous !

Zoom sur

La législation concernant le hérisson

Depuis les années 1950, les populations de hérissons sont passées de trente millions à moins d’un million. C’est pourquoi, il est classé dans les listes rouges à l’échelle mondiale il est classé « Quasi-menacé », en France et en Nouvelle-Aquitaine, il est classé en « Préoccupation mineure ». Ainsi, le hérisson d’Europe est protégé depuis 1981 en France.

Ainsi, le hérisson est totalement protégé par :

L’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection qui classe le Hérisson d’Europe et le Hérisson d’Afrique du nord comme espèces protégées.
Les articles L.411-1, L. 411-2 du Code de l’environnement où il est interdit de détruire, capturer, mutiler, transporter, tuer ou mettre en vente des hérissons (vivants ou morts). Leurs sites de reproduction et aires de repos ne peuvent pas non plus être détruits ou dégradés. L’article L.411-2 4° prévoit des dérogations à ces interdictions.
La détention d’un animal sauvage prélevé dans la nature par un particulier est strictement interdite. D’après l’article L.415-3 du code de l’environnement, cette infraction est passible de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Seuls les centres de soins de la faune sauvage sont habilités à apporter des soins aux animaux sauvages.