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Milieux marins

Les communautés d’espèces et le fonctionnement des milieux marins varient sous l’effet de nombreux paramètres : apports en eau douce, en éléments nutritifs et en sédiments, brassage par la houle et les courants, remontées d’eau froide, éclairement, température… Ces paramètres dépendent eux-mêmes de la distance à la côte et du relief des fonds marins notamment.

Les milieux marins sont soumis à de nombreuses pressions physiques (destruction d’habitats à cause du dragage, perturbations liées à la navigation…), chimiques (pollutions diverses) et biologiques (espèces exotiques envahissantes, captures accidentelles liées à certaines pratiques de pêche…). Ces impacts cumulés peuvent avoir des effets importants et en partie imprévisibles, d’autant qu’ils sont exacerbés par le changement climatique.

Où en Nouvelle-Aquitaine ?

Le plateau continental est le prolongement du continent sous la surface de l’océan. Il descend en pente douce jusqu’au talus continental, zone de pente plus marquée, qui plonge dans les plaines abyssales à plusieurs milliers de mètres de profondeur.

En Nouvelle-Aquitaine, le plateau continental décroît du nord au sud, passant de 180 km au niveau des Pertuis charentais à 55 km au niveau des Landes, pour atteindre seulement 2 km au niveau du gouf de Capbreton (OCA, 2017). Les goufs du Cap Ferret et de Capbreton sont des vallées sous-marines qui creusent le plateau continental. Le gouf de Capbreton, long de 270 km, rejoint la plaine abyssale vers -4 500 mètres de profondeur.

Habitats et espèces

Les habitats benthiques (des fonds marins) sont formés d’associations d’organismes vivants qui diffèrent selon la profondeur des fonds et leur nature (substrat meuble de sables et/ou vases, substrat dur rocheux). Ils sont composés de vers polychètes, de crustacés, de cnidaires (anémones et coraux), d’éponges, d’échinodermes (étoiles de mer, oursins…), de plantes à fleur marines ou encore d’algues, dont la diversité est méconnue, mais parmi lesquelles figurent des espèces protégées comme l’Entéromorphe d’Hendaye et le Fucus d’Arcachon.

Des habitats très particuliers sont présents en Nouvelle-Aquitaine:

  • les herbiers de zostères du Bassin d’Arcachon
  • les moulières au niveau des Landes
  • les récifs d’Hermelles (l’Hermelle étant un ver construisant des tubes de sable aggloméré) au niveau de l’île d’Oléron, du bassin d’Arcachon et de la côte basque
  • les bancs de maërl, formés d’algues calcaires à croissance lente, au niveau de l’île de Ré
  • les habitats à coraux d’eau froide, particulièrement en régression entre 160 et 500 mètres de profondeur à cause du chalutage et de l’envasement notamment (DIRM SA, 2017).

Le milieu pélagique (entre la surface et le fond marin) du Golfe de Gascogne est une zone riche en biomasse, car les panaches fluviaux et les remontées d’eau froide, tout particulièrement au niveau des canyons sous-marins, transportent des éléments nutritifs qui bénéficient à de nombreuses espèces à travers les réseaux alimentaires. Les eaux de la région accueillent par exemple des tortues marines (principalement Luth et Caouanne), des poissons pélagiques (Esturgeon européen présent uniquement dans le panache de la Gironde, Thon rouge, Espadon…), des requins, des raies, des cétacés et des oiseaux marins. Certaines espèces ne s’aventurent pas au-delà de la limite du plateau continental: c’est le cas de la Truite de mer par exemple, une espèce amphihaline qui se reproduit en rivière, et migre dans les eaux côtières pour quelques mois à quelques années. D’une espèce à une autre, la durée et la période de présence dans les eaux marines de la région varient considérablement.

Par sa situation géographique, le Golfe de Gascogne est une zone de migration et de rencontre entre des espèces en provenance du nord de l’Atlantique (Pingouin torda, Guillemot de Troïl…) et des espèces en provenance du sud ou de la Méditerranée (Puffin des Baléares par exemple). Cette particularité fait du Golfe de Gascogne une zone intéressante pour étudier les effets du changement climatique sur le déplacement des espèces. Plusieurs études montrent d’ores et déjà une tendance à l’augmentation des populations d’espèces à affinité méridionale et une raréfaction des observations d’espèces d’eaux froides (DIRM SA, 2017).

 


Le programme régional Environnement et Ressources des Milieux Marins Aquitains (ERMMA) vise l’amélioration des connaissances sur la biodiversité marine et ses évolutions, et le partage de ces connaissances auprès du plus grand nombre afin de mieux protéger les milieux marins.


 

Carte Milieux marins Nouvelle Aquitaine