Évaluer, surveiller, partager

L’amélioration continue des connaissances est indispensable à la préservation des milieux et des espèces car tout plan d’action est défini en fonction de plusieurs questions : pour quels milieux, habitats et espèces faut-il agir en priorité ? où, à quelle période de l’année et comment intervenir ? comment savoir que les mesures engagées sont efficaces ?

Pour répondre au mieux à ces questions, plusieurs outils d’évaluation sont mis en place. Ils apportent des informations sur l’état des milieux naturels (ex. surface et connectivité d’un réseau de mares), les pressions qui s’exercent sur les milieux (ex. nombre de mares disparues à cause de l’artificialisation) et les mesures prises en réponse à ces menaces (ex. nombre de mares créées et restaurées).

Les travaux d’amélioration des connaissances permettent de qualifier les dynamiques du vivant (déclin ou augmentation des populations, modification des aires de répartition des espèces…) et de les mettre en relation avec des phénomènes naturels (ex. évolution des températures moyennes, changement des régimes de crues et d’étiages) et anthropiques (ex. intensification agricole, création d’espaces protégés).

Voici quelques outils à mobiliser pour accéder à des connaissances sur la biodiversité, la géodiversité et l’eau en Nouvelle-Aquitaine :

Travaux de référence

Les inventaires permettent de répertorier les espèces, les habitats naturels, les objets géologiques ou les paysages d’un territoire afin d’en caractériser le patrimoine naturel et d’identifier avec précision la responsabilité du territoire en matière de préservation.

Les atlas décrivent les espèces d’un territoire : carte de répartition, habitat, statut de protection, tendances d’évolution des populations…

> Voir les atlas réalisés à l’échelle des territoires aquitain, limousin et picto-charentais : ex. atlas des amphibiens et des reptiles, des oiseaux nicheurs, de la flore vasculaire…
> Certaines collectivités territoriales et intercommunalités de la région ont réalisé un atlas de biodiversité, qui inventorie les milieux et les espèces du territoire local.

L’atlas de la biodiversité de Bordeaux Métropole a été réalisé entre 2012 et 2015. Il recense notamment 1260 espèces végétales, 143 espèces d’oiseaux nicheurs, 34 mammifères terrestres et 17 chauves-souris.

Les inventaires des habitats naturels décrivent les communautés végétales d’un territoire.

> L’Observatoire de la biodiversité végétale de Nouvelle-Aquitaine compile de nombreux inventaires d’habitats naturels réalisés dans la région: certains inventaires décrivent les associations végétales spécifiques à certains milieux, comme les landes, les forêts et les marais salés.

Les inventaires des ZNIEFF et des ZICO répertorient des zones géographiques dans lesquelles ont été identifiés des habitats et des espèces à forte valeur patrimoniale (ex. espèces protégées, menacées, en limite d’aire de répartition). Ces inventaires sont notamment utilisés pour définir des périmètres de protection.

> Voir les ZNIEFF et les ZICO de Nouvelle-Aquitaine sur une carte interactive

Les ZNIEFF représentent 13 145 km² en Nouvelle-Aquitaine, soit 15,5% de la surface régionale (Corine Land Cover, 2020).

L’inventaire régional du patrimoine géologique recense les sites (affleurements, réseaux karstiques, carrières…) et les collections des musées les plus représentatifs de l’histoire géologique régionale.

> Voir les sites d’intérêt géologique en Nouvelle-Aquitaine sur une carte interactive

479 sites et collections en Nouvelle-Aquitaine (DREAL, 2019)

Les atlas de paysages permettent d’orienter les politiques d’aménagement du territoire, notamment pour préserver un maillage de milieux diversifiés favorable à de nombreuses espèces.

> Voir les atlas de paysages réalisés en Nouvelle-Aquitaine

Les listes rouges évaluent le risque d’extinction des espèces dans un territoire sur la base d’un état des lieux scientifique. Elles permettent de définir les espèces pour lesquelles il est plus urgent de prendre des mesures de protection. Dans les listes rouges, les espèces sont réparties en plusieurs catégories, selon qu’elles sont considérées comme disparues, en danger critique, en danger, vulnérables, quasi menacées ou peu menacées (préoccupation mineure).  Les espèces pour lesquelles on manque de données et celles qui posent des difficultés d’évaluation sont aussi mentionnées. Quand on parle d’espèces menacées, on fait généralement référence aux espèces évaluées en danger critique, en danger et vulnérables des listes rouges.

> Voir les listes rouges en Nouvelle-Aquitaine

8 espèces de poissons menacées dans le territoire limousin sur 27 espèces évaluées, soit 30% (2019)

15% des espèces de libellules et de demoiselles menacées dans le territoire aquitain (2016)

8% des espèces de champignons menacées dans le territoire picto-charentais (2019)

Les études scientifiques régionales synthétisent des travaux menés dans plusieurs disciplines (écologie, hydrologie, océanographie, climatologie, économie de l’environnement…) afin de dresser un état des connaissances sur des problématiques environnementales, et ainsi orienter les stratégies territoriales de préservation.

Observatoires

Les observatoires régionaux sont des structures partenariales qui ont vocation à organiser et à diffuser des connaissances sur des thématiques liées à la biodiversité, à la géodiversité et à l’eau. Ils animent des portails d’information qui permettent de partager et trouver des ressources : listes rouges, inventaires, cartes interactives, guides d’identification et de gestion des milieux et des espèces, indicateurs…

En amont, ils travaillent avec les observateurs du territoire (experts naturalistes, porteurs des programmes de collecte de données…) pour garantir la qualité des données. En aval, ils mettent à disposition des informations structurées au service des acteurs de la préservation (gestionnaires de milieux, collectivités…) ou à destination du grand public.

Les observatoires régionaux contribuent à l’organisation des connaissances à l’échelle nationale, en alimentant le système d’information sur la biodiversité. A l’échelle régionale, certains observatoires coordonnent leurs actions pour faciliter la mobilisation des connaissances. Ainsi, le Système d’information sur la nature et les paysages de Nouvelle-Aquitaine regroupe les informations liées à la faune, la flore, la fonge, les habitats naturels et la géologie.

• L’Observatoire de la biodiversité végétale de Nouvelle-Aquitaine est dédié aux connaissances sur les espèces végétales et fongiques et les habitats naturels de la région. Il est animé par les Conservatoires botaniques nationaux (Sud-Atlantique, Massif Central, Pyrénées et Midi-Pyrénées). L’observatoire a notamment élaboré l’outil « Végétalisation » qui aide les jardiniers à choisir des plantes adaptées à leur projet, à leurs sols et favorables à la biodiversité (aux insectes pollinisateurs par exemple).
• L’Observatoire FAUNA est dédié aux connaissances sur les animaux et leurs habitats. Il propose notamment des cartes interactives permettant de visualiser la distribution des espèces animales sur le territoire néo-aquitain.
• Les connaissances relatives au patrimoine géologique régional sont structurées par l’association de la Réserve naturelle nationale de Saucats et La Brède et la DREAL Nouvelle-Aquitaine.
  
• L’Observatoire régional des plantes exotiques envahissantes des écosystèmes aquatiques de Poitou-Charentes
• L’Observatoire de la Côte Aquitaine
• L’observatoire des espaces naturels, agricoles, forestiers et urbains (NAFU) met à disposition des informations sur l’évolution de l’occupation du sol en Nouvelle-Aquitaine, ce qui permet notamment de calculer le rythme d’artificialisation des terres.

Dans le domaine de l’eau, le système d’information sur l’eau (SIE) coordonne différents acteurs au niveau national et au niveau de chaque grand bassin (SIE du bassin Loire-Bretagne et SIE du bassin Adour-Garonne sur le territoire néo-aquitain) selon une organisation définie par le Schéma national des données sur l’eau (SNDE). C’est un dispositif pour le partage et la mise à disposition des données sur l’eau du secteur public concernant la ressource en eau, les milieux aquatiques, leurs usages et les services publics de distribution d’eau, accessibles à partir du portail Eaufrance qui répertorie un ensemble de sites spécialisés.

Différents observatoires de l’eau ou « tableaux de bord » thématiques co-existent à différentes échelles de territoire :

• au niveau national : Observatoire national des étiages (Onde), Portail National des données sur les Poissons Migrateurs (Ponapomi), Observatoire national des services d’eau et d’assainissement, etc.
• au niveau départemental : observatoire de l’eau de la Gironde,
• au niveau « local / de bassin » : observatoires de l’eau du bassin de la Vienne, du bassin de l’Adour, du bassin de la Garonne, observatoire de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin de la Sèvre Nantaise, Système d’information sur l’eau du Marais poitevin (SIEMP) , observatoire des crues du Lot, tableau de Bord de la Ressource en Eau du bassin de la Charente , site Informations débits bassin Dordogne, etc.
• sur le périmètre d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) : tableau de bord du SAGE Nappes profondes de Gironde, du SAGE Estuaire de la Gironde, etc.