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Mobiliser, impliquer, échanger

La mobilisation de tous dans la préservation de la biodiversité et de l’eau suppose que les citoyens, jeunes et adultes, dans le domaine professionnel et personnel, aient l’envie et les ressources pour s’engager. Tout un champ d’action s’est donc structuré pour informer, communiquer, sensibiliser, éduquer et former les divers publics dans les sujets liés à la biodiversité, afin de renforcer la capacité de chacun à penser et agir.

En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs structures ont développé une expertise en éducation de l’environnement afin d’aider le plus grand nombre à se saisir des questions environnementales, notamment l’Ifrée, GRAINE Aquitaine, GRAINE Poitou-Charentes, SEVE Limousin, les centres permanents d’initiatives à l’environnement (CPIE) et les centres de médiation scientifique (Centre de la Mer de Biarritz, Cap Sciences de Bordeaux et Espace Mendès France de Poitiers…). La plupart des acteurs régionaux engagés dans la protection de la biodiversité (parcs naturels et associations naturalistes entre autres) proposent aussi des animations et des outils pédagogiques sur la biodiversité toute l’année. Ces acteurs ont conçu des activités et des média adaptés à divers publics : écoles, comités d’entreprise, publics en situation de précarité sociale, collectivités…

> Consulter l’annuaire des acteurs de l’environnement en Nouvelle-Aquitaine

 

Voici quelques actions de mobilisation citoyenne et d’éducation à l’environnement en Nouvelle-Aquitaine :

Apprendre au contact de la nature

Les programmes de sciences participatives invitent des amateurs ou des spécialistes à collecter des données sur la biodiversité, sur la base du volontariat, en suivant un protocole établi par un organisme de recherche scientifique. Ils peuvent permettre de réaliser plus d’observations que dans un programme de recherche classique, car les contributeurs sont plus nombreux et éparpillés sur le territoire ciblé. Les programmes sont souvent conçus pour le grand public et ne nécessitent aucune compétence particulière. Ils initient les participants à l’observation naturaliste et leur font découvrir les espèces qui composent leur environnement quotidien (insectes pollinisateurs, oiseaux du jardin, plantes dans les rues…).

> Trouver un programme d’observation de la biodiversité sur la plateforme OPEN


L’Observatoire des Sentinelles du climat, piloté par l’association Cistude Nature, invite les habitants de la région Nouvelle-Aquitaine à observer une ou plusieurs espèces parmi 18 espèces communes, facilement identifiables (Hérisson, Gendarme, Primevère…) afin de déterminer si le changement climatique modifie leurs rythmes de vie, par exemple si la floraison a lieu plus tôt ou plus tard d’année en année.

Le Centre d’études biologiques de Chizé a mis en place le programme « Mon village espace de biodiversité », en Deux-Sèvres puis en Charente-Maritime, invitant les écoles, les mairies et l’ensemble des particuliers à se réapproprier la biodiversité de leur territoire communal à travers des aménagements pour la faune (installation d’abris à insectes, de nichoirs et de ruchers pédagogiques), des pratiques de jardinage écologique et d’autres activités de reconnexion à la nature. Les habitants sont invités à observer la flore et la faune des jardins et des espaces verts, notamment celle qui investit les abris, nichoirs et ruchers installés dans le cadre du programme.

Le CPIE Pays de Serres – Vallée du Lot porte plusieurs observatoires participatifs qui ont vocation à mieux connaître la biodiversité du Lot-et-Garonne afin de la protéger plus efficacement. Ainsi, l’observatoire des orchidées sauvages et l’inventaire des arbres remarquables permettent de localiser précisément les stations d’orchidées et les arbres à protéger en priorité.


 

Les aires marines et terrestres éducatives sont des zones maritimes littorales ou terrestres de taille réduite, gérées par des élèves de CM1, de CM2 ou de 6ème selon une charte nationale. Les élèves ont la responsabilité d’un espace naturel et doivent adopter des mesures de gestion et de suivi en échangeant avec des référents scientifiques et techniques, des usagers et des collectivités locales. Ce faisant, ils abordent les problématiques de préservation et découvrent les activités socioéconomiques associées aux milieux naturels. Ce concept est né en 2012 dans les îles Marquises. Les bénéfices du projet, aussi bien en termes pédagogiques que de gestion des milieux, ont amené l’État à soutenir d’autres projets similaires pour créer un réseau français d’aires éducatives.

> En Nouvelle-Aquitaine, il y a 2 aires terrestres éducatives (Saucats et Saint-Sylvestre) et 21 aires marines éducatives (Wiki Aires éducatives, 25/05/2020).


L’aire marine éducative de Cenitz-Guéthary (Pyrénées Atlantiques) a été mise en place par l’école Uhanderea en 2017 avec l’appui du Centre de la Mer de Biarritz et l’accord de la commune sur une zone de cantonnement de pêche (zone dans laquelle la capture d’espèces marines est interdite ou limitée pour protéger la ressource halieutique). Les élèves du CP au CM2 ont pu aborder la protection Natura 2000 et observer diverses espèces (algues, coquillages…).

L’aire terrestre éducative de la commune de Saint-Sylvestre (Haute-Vienne) est une parcelle communale comportant une station d’assainissement et une zone humide en aval. Mise en place et gérée par des élèves de CM1 et de CM2 de l’école Nelson Mandela, en lien avec le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine, elle fait partie des 5 premières aires terrestres éducatives au niveau national qui ont expérimenté ce dispositif en 2018-2019 (qui était réservé aux milieux marins auparavant).


 

Plusieurs collectivités ont mis en place des dispositifs de soutien aux projets qui font découvrir aux jeunes publics la biodiversité.


Le dispositif ECORCE mis en place par le département des Deux-Sèvres et l’éducation nationale invite des élèves (école primaire, collège) à Enquêter, Connaître, Observer, Rêver et Comprendre les Enjeux de biodiversité dans leur territoire. Autour d’une problématique (ex. la préservation des haies, les impacts des déchets plastiques sur le littoral…), les élèves rencontrent divers acteurs, font des visites de terrain et des activités pour mieux appréhender leur sujet d’un point de vue naturaliste, artistique et scientifique.

Le dispositif Club nature du département de la Gironde a été mis en place pour accompagner techniquement et financièrement les communes, les intercommunalités et les parcs naturels régionaux qui mettent en place un club pour faire découvrir la biodiversité aux jeunes en-dehors de l’école.


S’informer et échanger

En Nouvelle-Aquitaine, de nombreuses initiatives permettent à divers publics de s’approprier les thématiques liées à l’eau, à la biodiversité et au changement climatique. Elles prennent de nombreuses formes : débats, chantiers nature, jeux pédagogiques, festivals, expositions, livrets naturalistes…

Les acteurs spécialisés dans l’animation et l’éducation à l’environnement créent régulièrement de nouveaux supports pédagogiques et organisent des événements pour aider les publics à comprendre les enjeux émergents liés à la préservation de la nature.


Les 48h Nature, un événement organisé par la Région Nouvelle-Aquitaine chaque année, invitent le grand public à découvrir des espaces naturels de la région à travers des visites guidées, inventaires participatifs, chantiers nature, conférences et ateliers. Lors de l’édition du 4-5 octobre 2019, le public a pu par exemple observer les oiseaux migrateurs au-dessus des lacs de Haute Charente avec Charente Nature, découvrir la flore littorale sur le cordon dunaire d’Anglet avec la Mairie et le Parc écologique d’Izadia, ou encore participer à un chantier de restauration d’une lande à bruyère avec le Parc naturel régional de Millevaches et le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine.