Le signalement d’un dommage environnemental

De quoi s’agit-il ?

Un dommage environnemental désigne une « modification négative mesurable d’une ressource naturelle ou une détérioration mesurable d’un service lié à des ressources naturelles, qui peut survenir de manière directe ou indirecte »[1]. Les exemples sont nombreux : pollution d’un milieu, destruction ou dérangement d’animaux sauvages, défrichement, etc.

La gravité d’un dommage s’apprécie selon trois critères :

  • les caractères intrinsèques du site ou de l’espèce impactée ;
  • les conséquences du dommage sur la faune, la flore ou l’habitat ;
  • les caractéristiques du produit polluant (le cas échéant).

Ainsi, un dommage grave correspond généralement aux dégâts difficiles à réparer, voire irréversibles. Un exemple frappant est celui de la marée noire, qui affecte durablement un vaste secteur et de nombreuses espèces. Les dommages de moindre gravité peuvent être réparés à l’aide de mesures spécifiques. Par exemple, le braconnage qui ne concerne que quelques individus d’une espèce qui n’est pas menacée (ex : sangliers).

Exemple d’un dommage environnemental (pollution par rejet d’eaux usées). © Baptiste Regnery

La notion de dommage environnemental ne doit pas être confondue avec celle de préjudice écologique. Un préjudice désigne les conséquences d’un dommage qui ouvrent le droit à réparation. Par exemple, la pollution d’un cours d’eau (dommage) entraîne la dégradation du milieu et de la ressource (préjudice) qui contraint le responsable à le nettoyer (obligation de réparation). Le préjudice écologique est apparu dans la jurisprudence relative au naufrage de l’Erika en 1999, avant d’être repris par la loi relative à la responsabilité environnementale de 2008, puis la loi pour la reconquête de la biodiversité de 2016.

Aux termes de ces deux lois, le Code civil (C.C) a été modifié. Désormais, toute personne responsable d’un préjudice écologique, c’est-à-dire une atteinte non négligeable aux écosystèmes ou aux bénéfices collectifs tirés de l’environnement (article 1247 C.C) est tenue de le réparer (article 1246 C.C) en nature (article 1249 C.C), c’est-à-dire en mettant en place un projet de restauration écologique du milieu endommagé.

[1]    Définition de la directive européenne sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux de 2004.

 

Comment signaler un dommage ?

Sentinelles de la Nature est un projet fédéral du mouvement de France Nature Environnement. De type participatif, cet observatoire citoyen est destiné à toutes les personnes soucieuses de la protection et de la mise en valeur de la nature et de l’environnement. Instauré en Nouvelle-Aquitaine depuis 2021, il consiste en une cartographie participative accessible en ligne et téléchargeable sous forme d’application, où chaque personne appelée Sentinelle peut signaler une atteinte à l’environnement et/ou une initiative favorable. Ces signalements sont ensuite traitées par les associations de protection de l’environnement sur le territoire qui donneront toutes les clés à la Sentinelle pour agir. Ces dernières bénéficient également de formations sur des thématiques diverses telles que la pollution lumineuse, les espèces et les espaces protégés, les déchets, etc.