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Le bilan sur la qualité de l’eau en Nouvelle-Aquitaine vient de sortir !

Ce document a pour ambition première d’informer un large public en exposant tout d’abord des éléments généraux d’éclairage sur les pressions et enjeux liés à la qualité de l’eau en Nouvelle-Aquitaine. Cette première partie parait primordiale afin d’identifier les leviers d’actions essentiels et prioritaires. Il présente ensuite, en seconde partie, des résultats d’évaluation de la qualité de l’eau avec les dernières données disponibles fin 2020, pour les eaux superficielles et souterraines dans leur milieu naturel ainsi que vis-à-vis de certains usages (alimentation en eau potable, baignade, conchyliculture).

Différents encarts viennent illustrer son contenu, avec notamment des exemples d’actions ou de projets menés en Nouvelle-Aquitaine autour de la qualité de l’eau, mais aussi des focus thématiques sur certains sujets spécifiques, ou bien des définitions de concepts importants.

Première version à l’échelle Nouvelle-Aquitaine, ce bilan s’inspire et s’appuie sur des documents existants à l’échelle de ce territoire et produits par l’ARB NA, comme les panoramas, bilans quantitatifs sur l’année hydrologique, etc. mais aussi et surtout sur des documents et contenus produits par d’autres acteurs (agences de l’eau, Observatoire Régional Santé Environnement, etc.).  Il s’agit d’une première édition, réalisée avec l’appui d’acteurs régionaux, que sont la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle-Aquitaine, les Agences de l’eau Adour-Garonne et Loire-Bretagne, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine (ARS NA) , l’Observatoire Régional de la Santé Nouvelle-Aquitaine (ORS NA), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Littoral, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), l’Association Régionale des fédérations de Pêche et de protection du milieu aquatique de Nouvelle-Aquitaine (ARP NA) et AcclimaTerra.

 

En résumé

La Nouvelle-Aquitaine dispose d’importantes ressources en eau et de milieux aquatiques variés, particulièrement riches en biodiversité. Ces écosystèmes subissent cependant de multiples pressions, variables d’un secteur à l’autre suivant l’occupation des sols, les activités socio-économiques et l’aménagement du territoire au sens large. Ces pressions peuvent être exacerbées par les effets du changement climatique, qui se font déjà sentir aujourd’hui et qui sont amenés à s’amplifier dans le futur (augmentation de la température de l’eau, diminution du débit des rivières, etc.). Celui-ci impacte et impactera l’ensemble des écosystèmes et des ressources aquatiques, ainsi que les usages associés, notamment dans la région, qui semble présenter une forte vulnérabilité.

Face à ces pressions, les enjeux autour de la qualité de l’eau sont considérables, que ce soit vis-à-vis de la faune et de la flore, de la santé publique, ou de nombreuses activités socio-économiques, comme l’agriculture, l’aquaculture, la pêche ou le tourisme. La préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques ainsi que le maintien des services écologiques associés constituent ainsi un enjeu majeur à la fois sur les plans environnementaux, sanitaires et économiques.

De nombreux contrôles de qualité interviennent à différentes étapes du cycle de l’eau, selon des réglementations et méthodologies propres, appliquées en fonction des enjeux sanitaires et/ou environnementaux spécifiques (les paramètres suivis et les modalités de classement diffèrent). La qualité des eaux « brutes » dans le milieu naturel demeure déterminante car elle conditionne la vie des milieux aquatiques, et a fortiori les différents usages. Par exemple, les traitements nécessaires pour fournir de l’eau potable ─ et les coûts associés ─ dépendent en grande partie de la qualité de l’eau prélevée à l’origine dans le milieu.

 

Les objectifs du bon état des eaux dans le milieu naturel ne sont pas atteints en région

Le risque de ne pas atteindre les objectifs environnementaux définis par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) concerne une part importante de masses d’eau de la région, notamment en raison des pressions engendrées par les pollutions diffuses ou les altérations hydromorphologiques. Ainsi, selon la dernière évaluation de 2019, moins de la moitié des masses d’eau superficielles de la région sont considérées en bon état écologique, et environ deux tiers des masses d’eau souterraine sont en bon état chimique. 

La pollution des eaux par les pesticides reste très prégnante dans la région ; que ce soit pour les cours d’eau, où leur présence est généralisée, avec une grande diversité de substances retrouvées ou aussi pour certaines nappes souterraines, contaminées durablement par des produits (ou sous-produits) pourtant interdits de longue date. D’autre part, les teneurs en nitrates relevées dans les nappes souterraines restent aussi préoccupantes sur certains secteurs, bien que la pression azotée semble diminuer d’une façon générale ces dernières années.

Des améliorations notables de la qualité physico-chimique sont toutefois observées à long terme pour certains paramètres (diminution du phosphore dans les cours d’eau par exemple), notamment du fait d’importants progrès réalisés en matière d’assainissement des eaux usées ces dernières décennies. Ce qui a aussi permis d’améliorer la situation générale vis-à-vis de la qualité des eaux de baignade, ou des zones de production conchylicoles ; même si pour ces dernières, certains secteurs restent néanmoins marqués par d’anciennes pollutions (cas du cadmium dans l’estuaire de la Gironde). Une large majorité de sites de baignade (en eau douce, en eau de mer) de la région sont par exemple classés en « excellente qualité » en 2020 pour cet usage.

Il est aussi important de souligner que malgré d’importants progrès réalisés au cours des dernières années vis-à-vis de la surveillance de la qualité des eaux d’une manière générale (précision accrue des techniques d’analyse de laboratoire, augmentation de substances recherchées ou de points suivis, etc. ), les données disponibles sur la présence de micropolluants, de produits pharmaceutiques ou de substances dites émergentes ne permettent pas forcément d’établir une vision globale de l’état des eaux, au regard de la multiplicité des molécules utilisées et déversées régulièrement dans l’environnement (« on ne trouve que ce que l’on cherche »). Par ailleurs les métabolites (et sous-produits) des micropolluants organiques, émergents ou non, ne sont pas suffisamment bien connus (identification et effets sur la biodiversité). Tout comme certains mécanismes de toxicité, mal caractérisés ou insuffisamment pris en compte (« effet cocktail » de contaminants en mélange, perturbateurs endocriniens par exemple) alors qu’il semble vraisemblable que les milieux aquatiques soient très couramment exposés.

 

Une bonne qualité de l’eau potable distribuée au robinet grâce aux traitements curatifs

Pour fournir une eau de qualité potable au robinet, l’eau destinée à la consommation humaine est tout d’abord prélevée dans le milieu naturel, puis bénéficie (généralement) d’un traitement, plus ou moins complet en fonction de ses caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques.

Dans la région, les eaux distribuées au robinet sont globalement de bonne qualité, dans la mesure où elles sont conformes à la réglementation en vigueur pour une très large majorité de la population desservie. En 2020, il subsiste cependant des cas de non-conformités, avec des disparités selon les territoires. Ainsi par exemple, certains secteurs de montagne dans le Limousin ou les Pyrénées-Atlantiques présentent parfois des non-conformités bactériologiques. Par ailleurs, si les concentrations moyennes en nitrates sont conformes aux normes (soit inférieures à 50 mg/L), elles sont toutefois plus élevées en Poitou-Charentes, et sur des secteurs isolés en Limousin et dans les Landes. Et d’autre part, s’il n’y a pas eu de restrictions de consommation vis-à-vis des pesticides, des situations de non-conformités ponctuelles, voire récurrentes sont rencontrées sur certaines unités de distribution.

 

Consulter le bilan complet ici