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Prélèvements en eau : les derniers chiffres (2021) sont sortis !

Quelles sont les fonctions de l’eau ? 

La ressource en eau, utilisée pour de nombreux usages, assure des fonctions différentes sur un même territoire :

  • une fonction économique ou de production (irrigation pour l’agriculture, nutritionnelle pour la conchyliculture, soignante pour les établissements thermaux ou de thalassothérapie, génératrice d’électricité pour EDF…),
  • une fonction résidentielle ou récréative (desserte en eau potable dans les villes, baignade pour les touristes…),
  • et une fonction de conservation (maintien de la biodiversité des cours d’eau ou de la mer…).

Une partie de l’eau prélevée est consommée par absorption ou évaporation, et le reste des volumes est restitué aux milieux aquatiques après utilisation, mais en moindre quantité, et avec une qualité altérée. Les prélèvements ont donc des impacts sur l’état quantitatif et qualitatif des eaux, et donc le « bon état » des eaux.

Les prélèvements désignent la quantité d’eau soustraite au milieu naturel à un instant donné, tandis que la consommation correspond à la différence entre la quantité prélevée et la quantité non restituée dans le milieu, réellement consommée, absorbée. Elle est variable selon les usages.
Pour les centrales électriques, la quasi-totalité de l’eau prélevée est rendue aux cours d’eau en cas de circuits de refroidissement ouverts, et un tiers du volume est évaporé pour les circuits fermés. Pour l’eau potable, la part consommée correspond aux pertes et aux fuites lors du captage et de la distribution (20 % en moyenne à l’échelle nationale). On considère que la totalité de l’eau prélevée pour l’irrigation est absorbée par les plantes ou évaporée, sauf pour l’irrigation gravitaire pour laquelle 80 % de l’eau prélevée retourne aux milieux aquatiques. Pour l’industrie, le taux de 7 % d’eau consommée est appliqué.

On peut toutefois souligner que, majoritairement, l’eau ne retourne pas au même endroit où elle est prélevée.

Source : Rapport de synthèse, L’environnement en France – édition 2019

 

Qu’en est-il des prélèvements d’eau douce pour l’année 2021 ?

Les prélèvements s’élèvent à environ 1,2 milliards de m3 en Nouvelle-Aquitaine pour 2021 tous usages confondus, ce qui représente le plus faible total depuis 2008, avec une baisse de -13% par rapport à 2020.

Les prélèvements se font en majorité dans les eaux souterraines (à hauteur d’environ 60%), notamment pour la production d’eau potable (ressources moins vulnérables) et les besoins agricoles, tandis que les eaux superficielles sont davantage sollicitées par l’usage industriel et la production d’énergie.

 

Quelle est leur répartition ?

En 2021, les prélèvements se répartissent par secteur de la manière suivante (hors production d’énergie du Blayais) :

  • 43% pour la production d’eau potable,
  • 40% pour l’usage agricole,
  • 11% pour l’usage industriel,
  • 6% pour la production d’énergie

 

 

Comment évoluent-ils dans le temps ?

La tendance générale depuis 2008 est globalement à la baisse des prélèvements totaux.

Cette évolution s’explique principalement du fait d’une importante diminution des prélèvements industriels (-7 Mm3 en moyenne par année ; -42% entre 2008 et 2021) grâce à l’amélioration des processus de production et à un certain ralentissement de l’activité à l’échelle nationale.

Les prélèvements pour la production d’énergie semblent diminuer également, mais dans une moindre mesure (environ -1,3 Mm3 par année), et avec une baisse conjoncturelle marquée en 2021 (73 Mm3 prélevés contre environ 100 Mm3 en moyenne) du fait de l’arrêt prolongé de la centrale de Civaux pour des visites de sécurité.

Les prélèvements pour la production et la distribution d’eau potable semblent plutôt stables sans qu’il n’y ait toutefois de tendance significative qui se dégage. Toutefois, compte-tenu de l’augmentation de la population (+0,4 % en moyenne chaque année entre 2014 et 2020 – Insee, 2023), les volumes prélevés par habitant diminuent.

Les prélèvements agricoles essentiellement consacrés à l’irrigation varient sensiblement selon les années, en lien notamment avec le régime des précipitations, sans qu’il n’y ait de véritable tendance significative qui se dégage. Ils atteignent un point bas en 2014, avec 452 Mm3, dans un contexte de forte pluviométrie estivale, et un point haut en 2016 (719 Mm3). Au-delà de la pluviométrie, différents facteurs peuvent contribuer à la variation des prélèvements pour l’irrigation : modification des espèces cultivées, évolution dans la répartition géographique des cultures, changements des pratiques…

 

Pour aller plus loin

> Les prélèvements d’eau douce : principaux usages en 2020 et évolution depuis 25 ans en France (Ministère chargé de l’écologie/CGDD/SDES, 2023)

> Évolutions de la ressource en eau renouvelable en France métropolitaine de 1990 à 2018 (Ministère chargé de l’écologie/CGDD/SDES, 2022)

> La Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau (BNPE)

> Cartes des volumes d’eau prélevés d’eau par commune de Nouvelle-Aquitaine sur l’atlas cartographique de l’ARB NA et carte(s) interactive(s) sur le Géoportail de l’ARB NA

> Indicateur « Évolution des prélèvements en eau douce » produit par l’ARB NA

> Bilans quantitatifs annuels des ressources en eau de Nouvelle-Aquitaine réalisés par l’ARB NA